Le leasing est un instrument financier utile pour investir dans de nouveaux véhicules, machines ou équipements (par exemple, de bureau), sans nécessiter l’engagement de fonds propres de la part de l’entrepreneur. Cependant, des circonstances imprévues (telles que des problèmes financiers, un changement de besoins ou la fermeture de l’entreprise) peuvent obliger le locataire à mettre fin prématurément au contrat de leasing. Est-il possible de résilier un contrat de leasing ? Quelles en sont les conséquences ?
Bases juridiques de la résiliation d’un contrat de leasing
Un contrat de leasing est toujours conclu pour une durée déterminée – il n’est pas possible de conclure un contrat de leasing à durée indéterminée. En principe, les contrats à durée déterminée ne peuvent pas être résiliés prématurément par une résiliation (sauf si des dispositions particulières le prévoient ou si le contrat de leasing lui-même prévoit expressément cette possibilité).
Cette règle s’applique directement au contrat de leasing – les possibilités de résiliation prématurée de ce contrat sont donc considérablement limitées. Cela ne sera possible que si une disposition particulière autorise la résiliation du contrat de leasing, ou si les parties ont inclus dans le contrat de leasing le droit de le résilier.
Résiliation du contrat de leasing en vertu du Code civil
Selon les dispositions du Code civil, le locataire peut résilier le contrat de leasing uniquement si le bien loué présente des défauts rendant son utilisation conforme au contrat impossible, et si la responsabilité de ces défauts incombe au bailleur. Dans ce cas, le locataire peut résilier le contrat sans préavis (c’est-à-dire avec effet immédiat), mais seulement si les défauts sont importants et que le bailleur ne les a pas corrigés dans un délai approprié après notification.
Le bailleur dispose de pouvoirs beaucoup plus étendus pour résilier le contrat de leasing conformément au code. Le bailleur peut résilier le contrat de leasing notamment en cas de :
- retard du locataire dans le paiement d’au moins une mensualité :
- violation par le locataire des obligations de maintenir le bien loué en bon état ;
- violation par le locataire de l’obligation d’utiliser le bien et d’en tirer des bénéfices de manière conforme au contrat de leasing ou de manière appropriée à ses caractéristiques et à sa destination.
Dans chacun de ces cas, avant de faire une déclaration de résiliation du contrat de leasing, le bailleur doit inviter le locataire par écrit à exécuter correctement le contrat et à remédier aux violations. Ce n’est qu’après une mise en demeure infructueuse que le bailleur a le droit de résilier le contrat de leasing avec effet immédiat, sauf si le contrat de leasing prévoit un autre délai de résiliation.
Bases contractuelles de la résiliation du contrat de leasing
Le droit de résilier le contrat de leasing peut également être expressément inscrit dans son contenu. Cela constitue alors, en plus des droits prévus par le code, une base supplémentaire pour la résiliation du contrat de leasing. Il est important de noter que le droit de résilier le contrat de leasing n’a pas besoin d’être accordé aux deux parties, ni de manière égale aux deux parties. Très souvent, des bases supplémentaires pour la résiliation du contrat de leasing sont réservées principalement au bailleur.
Exemples de situations dans lesquelles les contrats de leasing accordent au bailleur le droit de résilier le contrat :
- remise du bien loué à un tiers pour utilisation sans l’accord du bailleur (c’est-à-dire sous-location du bien loué sans l’accord du bailleur);
- inscription du locataire sur les listes officielles de sanctions au sens de la loi du 1er mars 2018 sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme;
- perte par le locataire du statut d’entrepreneur (par exemple, en raison de la fermeture de l’entreprise);
- introduction en erreur du bailleur par le locataire (par exemple, en fournissant de fausses informations) concernant l’activité commerciale ou la situation financière, si ces informations ont eu une importance pour la conclusion du contrat de leasing.
Le droit de résilier le contrat de leasing est beaucoup plus rarement réservé au locataire. Un exemple de situation permettant au locataire de résilier le contrat est, par exemple, la non-remise du bien loué pour des raisons imputables au bailleur.
Conséquences de la résiliation du contrat de leasing
Après la résiliation du contrat de leasing par résiliation, le bailleur a le droit de demander la restitution du bien loué et le paiement immédiat de toutes les mensualités restantes prévues dans le contrat (il est important de noter que le bailleur a pleinement le droit de demander ces deux actions simultanément, ce qui surprend souvent les locataires). Le montant à restituer est cependant réduit des avantages que le bailleur obtient de la résiliation anticipée du contrat, par exemple, la valeur marchande du véhicule restitué après sa vente (c’est-à-dire que le bailleur vend le véhicule restitué et réduit le montant de la rémunération du contrat de leasing que le locataire doit restituer).
En pratique, cela signifie que le locataire doit restituer le bien loué et simultanément verser une somme forfaitaire (généralement équivalente aux mensualités restantes à payer).
Alternatives à la résiliation du contrat de leasing
Une alternative à la résiliation du contrat de leasing peut être la cession du leasing, c’est-à-dire le transfert du contrat à un autre entité qui reprendra l’obligation de paiement des mensualités. La cession du leasing nécessite cependant l’accord du bailleur et est souvent une procédure assez complexe.
Le contrat peut également prévoir le droit pour le locataire de soumettre une demande de résiliation anticipée du contrat de leasing d’un commun accord. Cette forme de résiliation nécessite toutefois l’accord du bailleur et peut entraîner l’obligation pour le locataire de racheter le bien loué. Dans ce cas, les conditions de résiliation du contrat (en particulier les modalités de paiement des mensualités non encore réglées et d’autres frais) sont généralement définies dans l’accord conclu entre les parties. Le contenu de cet accord est souvent imposé par le bailleur comme condition pour accorder la résiliation anticipée du contrat. Dans ce cas, le locataire a une influence limitée sur celui-ci.