Lorsque nous détenons les droits d’auteur d’une œuvre (par exemple, nous sommes l’auteur d’un graphique, d’une annonce marketing, d’une vidéo publicitaire, d’un jingle), nous pouvons en disposer. En d’autres termes, nous pouvons soit transférer les droits d’auteur économiques de cette œuvre (c’est-à-dire « vendre » les droits comme une voiture ou un appartement), soit concéder l’œuvre sous licence (c’est-à-dire « louer » les droits). Quelle est la différence entre un transfert de droits d’auteur et une licence (exclusive ou non exclusive) et faut-il toujours recourir à un contrat écrit ?
L’octroi d’une licence ou la cession d’un droit d’auteur nécessite-t-il toujours un accord écrit ?
L’octroi d’une licence exclusive et la cession de droits d’auteur requièrent la forme écrite.
L’octroi d’une licence non exclusive ne nécessite pas d’accord écrit – un e-mail, par exemple, suffit.
Quelle que soit la forme du contrat, il est bon de rappeler qu’il faut convenir dans le contrat d’au moins :
- les parties à l’accord (coordonnées du donneur et du preneur de licence),
- le type d’œuvre (il est conseillé de la décrire en détail : par exemple, graphique, photo, vidéo, message publicitaire),
- les domaines d’exploitation de l’œuvre (c’est-à-dire l’étendue de l’utilisation autorisée : par exemple, publication sur les sites de médias sociaux du preneur de licence, utilisation sur le site web, reproduction dans des brochures d’information, etc.) ainsi que le lieu et le moment de l’utilisation.
Les dispositions relatives à la licence ou à la cession des droits d’auteur sont très souvent intégrées dans le contrat de création d’une œuvre spécifique (par exemple, publicité, graphisme, sculpture).
Qu’est-ce qu’une licence non exclusive ?
Si le contrat ne mentionne pas le type de licence (exclusive ou non exclusive), la licence doit automatiquement être considérée comme non exclusive.
Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? En l’absence d’exclusivité, le donneur de licence peut accorder la même licence, dans les mêmes domaines d’exploitation (c’est-à-dire dans la même mesure), à une autre entité.
Par exemple, les licences d’utilisation des produits Microsoft Office sont précisément des licences non exclusives et toute personne qui achète l’accès approprié peut utiliser les outils de la même manière.
La licence exclusive – de quoi s’agit-il ?
La situation est différente dans le cas d’une licence exclusive. En effet, le donneur de licence n’a pas la possibilité d’autoriser une autre partie (en dehors du preneur de licence exclusive) à utiliser l’œuvre. Les licences exclusives sont principalement conclues lorsque l’une des parties à l’accord (généralement le licencié) a l’intention d’obtenir des droits exclusifs d’utilisation de l’œuvre dans une certaine mesure, dans un certain lieu ou à un certain moment.
En termes d’étendue des droits, une licence exclusive occupe une position intermédiaire entre une licence non exclusive et une cession de droits d’auteur. En effet, elle ne permet qu’à une seule entité d’utiliser l’œuvre (exclusivité de la licence), mais en même temps elle ne prive pas le donneur de licence de la « propriété » de l’œuvre (l’œuvre est « louée », pour ainsi dire). Cela signifie qu’à l’expiration de la licence exclusive, le concédant peut accorder une licence à une autre entité.
Transfert du droit d’auteur économique – qu’est-ce que cela signifie ?
La forme qui donne au titulaire du droit (licencié) la possibilité la plus large et la plus permanente d’utiliser l’œuvre est le transfert du droit d’auteur économique. Dans cette variante, l’acquéreur du droit d’auteur acquiert un monopole complet sur l’utilisation de l’œuvre (un monopole permanent, définitif et indéfini). Cette situation peut être comparée à l’achat d’un appartement ou d’un véhicule – on acquiert la chose achetée une fois pour toutes.
L’intérêt de la cession des droits d’auteur apparaît généralement lorsqu’une entité commande un contenu individuel à un auteur, par exemple une publicité pour les produits de sa marque. Pour des raisons économiques, il est logique que le propriétaire de la marque ait des droits complets, illimités et exclusifs sur cette publicité.
Licence ou cession de droits d’auteur : quelle est la meilleure solution ?
En fonction de l’effet recherché, l’étendue de l’utilisation d’une œuvre peut être réglementée de différentes manières. Dans le cas de produits (œuvres) accessibles dans la même mesure à un large public, la licence non exclusive la moins formelle sera le plus souvent suffisante pour le titulaire de la licence.
En revanche, lorsqu’il s’agit d’œuvres sur mesure ou spécifiques à une entité, une licence exclusive ou un transfert des droits d’auteur économiques sera probablement la meilleure solution. Tout dépend si le client souhaite finalement disposer de l’œuvre en tant que propriétaire (auquel cas il convient d’obtenir un transfert de droits d’auteur) ou en tant que « locataire » (auquel cas une licence exclusive suffit).
Néanmoins, il est conseillé de régler les questions liées à l’autorisation d’utilisation de l’œuvre par des tiers sous la forme d’un accord écrit, en y indiquant clairement les domaines d’exploitation (c’est-à-dire comment et où le licencié/acquéreur de droits pourra les utiliser). Dans la pratique, cela évite à plusieurs reprises les problèmes d’interprétation, ce qui améliore le degré de protection des intérêts du créateur et de l’utilisateur de l’œuvre.