La loi sur la protection des lanceurs d’alerte entre en vigueur le 25 septembre 2024. Qui peut être un lanceur d’alerte ? Quelle est sa protection ? Quelles sont les obligations de l’employeur en la matière ?
Qu’est-ce qu’un dénonciateur ?
La loi sur la protection des dénonciateurs définit le dénonciateur comme « une personne qui rapporte ou divulgue des informations sur une violation de la loi obtenue dans un contexte professionnel ».
Cette définition couvre à la fois les employés (y compris les employés temporaires), les personnes fournissant un travail ou des services pour d’autres motifs (b2b, commission, contrat de service, travail bénévole) et les personnes liées à des sociétés de droit commercial (mandataire, partenaire, membre du conseil d’administration, membre du conseil de surveillance).
Toutefois, une condition importante est le contexte professionnel, qui doit être compris comme des activités liées à la fourniture d’un travail ou de services (quel que soit leur fondement) ou des activités dans le cadre du recrutement ou de la négociation d’un poste.
Forme de dénonciation par le dénonciateur
La dénonciation par un dénonciateur peut être interne (c’est-à-dire effectuée conformément à la procédure interne applicable chez l’employeur en question) et externe (auprès du médiateur ou d’une autorité publique). Le dénonciateur peut également procéder à une divulgation dite publique, c’est-à-dire rendre publique l’information relative à la violation de la loi (par exemple, via Internet). Il est important de noter que les dénonciations externes peuvent également être faites de manière anonyme.
Le catalogue des comportements qualifiés d’infractions à la loi, qui font l’objet d’une notification ou d’une divulgation, est indiqué à l’article 3 de la loi. Ces comportements comprennent, entre autres, des activités liées à la corruption, à la protection de l’environnement, à la santé publique ou, ce qui est intéressant, à la protection des consommateurs. Toutefois, dans ce dernier cas, il convient de garder à l’esprit que seuls les rapports des dénonciateurs sont soumis à une protection statutaire, et non, par exemple, les consommateurs. Le contexte du travail du rapport est donc nécessaire en premier lieu.
Conditions de protection des dénonciateurs – représailles et indemnisation
Les dénonciateurs bénéficient de la protection de la loi sur la protection des dénonciateurs à partir du moment où ils font un rapport ou une déclaration publique. À partir de ce moment, le dénonciateur est protégé contre les actions dites de représailles. Les mesures de rétorsion sont des actions menées par une entité à l’égard de laquelle un signalement a été effectué et qui interfèrent de manière négative dans une sphère liée à l’emploi ou à la fonction de la personne.
Les mesures de rétorsion comprennent notamment le refus de conclure un contrat (si le dénonciateur est en cours de recrutement), ainsi que la résiliation d’un contrat (qui s’appliquera aux employés actuels). La liste complète des mesures de rétorsion figure à l’article 12 de la loi sur la protection des dénonciateurs.
Cette loi accorde une protection aux dénonciateurs à condition qu’ils aient des motifs raisonnables de croire que l’information rapportée est vraie et qu’elle constitue une information sur une violation de la loi. Il est donc important de noter que les actions des personnes qui fournissent sciemment de fausses informations ne sont pas protégées par la loi. Une information fausse ou une divulgation publique peut constituer un motif de poursuites pénales à l’encontre de l’auteur de l’information (le divulgateur). En outre, si le sujet subit un préjudice en raison d’une déclaration mensongère, il a le droit de demander une indemnisation ou des dommages-intérêts pour violation des droits de la personne.
Cependant, que se passe-t-il si, malgré l’interdiction légale, l’entité exerce des représailles ? Dans ce cas, le dénonciateur a droit à une indemnité égale au moins au salaire mensuel moyen de l’économie nationale de l’année précédente. En 2024, cela donne la possibilité d’obtenir une compensation d’au moins 7 155,48 PLN.
Protection des dénonciateurs – obligations de l’employeur
La loi sur la protection des dénonciateurs introduit l’obligation de mettre en place une procédure de signalement interne. Cette obligation s’applique à toutes les entités pour lesquelles au moins 50 personnes exercent une activité rémunérée (sur quelque base que ce soit). Pour certaines industries (par exemple, les employeurs du secteur financier, les bailleurs, les assureurs, les agents immobiliers, les bureaux comptables), elles sont obligées de mettre en place une procédure de notification interne quel que soit le nombre d’employés qu’elles emploient (c’est-à-dire même si elles emploient moins de 50 personnes).
La procédure de notification interne doit être mise en œuvre avant le 25 septembre 2024.
Le non-respect de cette obligation est passible d’une amende (responsabilité pour avoir commis une infraction).